Tout comme en 2016, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) achève l’année 2017 avec une forte baisse de son indice de référence, le BRVM Composite (BRVM C) qui chute de 16,81% ( -16,15% pour le BRVM 10) alors qu’il avait déjà reculé de 3,9% en 2016.

Ce tableau qui rompt ainsi la belle dynamique enregistrée depuis 2012, ne remet pas en cause une lame de fond résolument orientée vers la hausse. Sur 2012-2016, l’indice composite reste sur une croissance de 88,2% , avec un pic de +17,8% en 2015.

Cette évolution peut paraître paradoxale dans un environnement financier sous régional pourtant attrayant pour les investisseurs.

Ainsi, la zone UEMOA a encore performé cette fin d’année avec une hausse du PIB de 6,7%, tirée par l’économie ivoirienne (représentant 35 des 45 sociétés cotées à la BRVM) qui enregistre entre 8 et 9% depuis 2012.

De même, les sociétés cotées présentaient des résultats financiers semestriels, à fin juin, largement positifs avec des profits nets.

Il faut donc aller chercher les raisons de cette baisse des indices au niveau de la « microstructure du marché » qui a vu l’arrivée des nouveaux acteurs et des « bouleversements » tels que la multiplication des fractionnements de titres, selon le directeur général de la BRVM.
Sur ce dernier point, 25 titres ont été fractionnés cette année contre 5 de 2012 à 2016. Une situation qui a vu la baisse de la valeur nominale des titres des sociétés concernées ; un phénomène auquel le marché n’est pas habitué et qui a pu inquiéter ou doucher l’enthousiasme des investisseurs, singulièrement des particuliers.

Autre explication avancée : les investisseurs qui avaient entamé leurs prises de bénéfices en 2016, après une hausse de la valeur de leur portefeuille de 88,2% sur la période 2012- 2016, ont poursuivi sur leur lancée en 2017. C’est l’explication la plus rationnelle qui vaille comme l’a souligné Edoh Kossi Amenounvé, le Directeur Général de la BRVM.

Dans le même temps, contrairement à la baisse des indices qui a induit un recul de 11,29% de la capitalisation boursière du marché action (passé à 6 836 milliards de Fcfa à fin 2017 contre 7 706 milliards l’année précédente), la capitalisation du marché obligataire a enregistré une croissance à deux chiffres (+18,34%) à 2 978 milliards de Fcfa.
Les investisseurs se sont peut être retirés du marché des actions pour se positionner sur le marché obligataire, attendant les opportunités (avec notamment les nouvelles introductions en bourse) pour revenir, avance également Kossi Amenounvé.

Conséquences, les indices sectorielles qui ont grimpé de 2012 à 2016, entre +8,83% (Industrie) et +244% (Transports), ont viré au rouge en 2017 : de -0,46% (secteur Finance, contre +52,68% sur la période 2012- 2016) à par exemple -43,34% (secteur Distribution contre +93,24% sur la période de référence).

« Il n’y a pas lieu de s’alarmer », assure le patron de la BRVM au regard du contexte économique plutôt favorable. L’on pourrait même lui rétorquer que « c’est le moment d’acheter ». En effet, en observant l’évolution des indices de référence sur des places financières mondiales depuis 2012, la BRVM (BRVM Composite, +11,27%) reste plus performante que New York, (NYSE Composite, + 9,79%, Shanghai (SSE Composite Index, +8,83%) et Paris (CAC, +9,82%).

Sur le plan africain, durant ces 5 dernières années, la bourse de Nairobi présente la plus forte croissance avec le NASI qui enregistre une hausse de 18,68%, suivie du NSE All Share du Nigeria (+ 14,21%), la BRVM arrivant en 3ème position.

260 milliards FCFA de plus-values distribuées en 2017

La BRVM a distribué, par le biais du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR), 259,11 milliards de Fcfa, soit un peu plus de 395 millions d’euros, de dividendes et intérêts au cours de l’exercice 2017.

Au niveau du marché action, ce sont 101 milliards de Fcfa (154 millions d’euros) que les actionnaires ont empoché comme dividendes sur leurs actifs cotés en bourse (au titre de l’exercice 2016). Egalement, 150,591 milliards de Fcfa (229,6 millions d’euros) d’intérêts ont été versés aux investisseurs sur les obligations cotées et 7,524 milliards de Fcfa (11,5 millions d’euros) sur les obligations non cotées.

Il faut ajouter, par ailleurs, à ces gains 281,108 milliards de Fcfa (428,5 millions d’euros) de paiements effectués pour le remboursement des obligations (cotées et non cotées). Et globalement, ce sont 540,23 milliards de Fcfa (823,6 millions d’euros) que le DC/BR a décaissé au cours de l’année 2017.

« Ce sont des ressources importantes qui ont été injectées en grande partie dans l’économie sous régionale (UEMOA) », a noté Kossi Amenounvé, ce 17 janvier. 76% des investisseurs sont en effet originaires de la zone UEMOA, 10,28% proviennent des États-Unis et 7,26% de l’Europe. Le reste du continent africain ne représente qu’environ 6% des investisseurs à la BRVM, et moins de 1% viennent des autres régions du monde.

Doper la classe moyenne

Certes la région retient la grande majorité des ressources générées par le marché boursier, mais l’autre enjeu est de faire en sorte que ces ressources bénéficient plus aux particuliers, les investisseurs institutionnels restant pour l’heure les principaux animateurs du marché. « C’est à ce niveau que doit se renforcer la classe moyenne dont le revenu ne saurait être que salarié », commente le patron de la bourse régionale. « Il est possible de doper cette classe en l’incitant à investir sur le marché boursier ; c’est ainsi qu’elle aura un impact encore plus important sur nos économies » a-t-il ajouté.

Le projet de mise en place d’une bourse en ligne dès cette année va certainement contribuer à la nécessaire démocratisation du marché des capitaux.

Source : financialafrik.com

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